Le nom de CAUX a deux explications possibles.
Il peut provenir de l'Occitan CAUX, qui signifie : CHAUX. Ce sens est plausible puisque les fours à chaux sont nombreux sur le territoire. On retrouve leurs vestiges à Sallèles et route de Maro.
Mais CAUX peut venir d'une expression d'origine pré-indo-européenne : CAL-SO, c'est-à-dire ROCHER, abri. Sur son socle, à 103 mètres d'altitude, CAUX, en effet, domine le paysage environnant.
Il est difficile de retrouver les origines de la vie humaine à CAUX. Les traces préhistoriques sont rares.
Le menhir de Peyreficade, et le dolmen voisin indiquent la présence de l'homme, agriculteur et berger, il y a 5 000 ans.
L'âge des métaux n'a pas laissé de traces connues sauf peut-être au pied du Claou de Pachou, Fontarèche.
Par contre, les vestiges gallo-romains sont nombreux et témoignent de l'existence de plusieurs habitats dispersés.
Au Serre, à St-Martin de Tibéran, à la Font des Ormes, aux Rompudes, aux Crouzals, à Ste-Catherine, à Fontarèche, aux Camps Nègres, on a retrouvé des tuiles romaines, des fragments de dolia et un bronze d'Antonin le Pieux datant du 1er siècle. Tout laisse à penser que Sallèles et Mougères étaient des "Villae" romaines.
Le haut Moyen-Age a laissé des tombes sous lauzes ou sous tuiles à St Martin, Ste-Catherine, St-Saturnin, Sallèles.
Le nom du village "Alode de Caucio" apparaît dans les textes en 961. Deux siècles plus tard en 1162 le village est fortifié comme en témoigne le cartulaire de Lodève qui signale le castrum de CAUX. Le château, castellum de Caucio, est signalé en 1175 dans le cartulaire d'Aniane.
Au XIIème siècle, CAUX, bien installé sur son emplacement actuel, est entré dans l'histoire. Au Xème et XIème siècle le village de CAUX prend forme et s'installe dans ses murs d'enceinte.
Il y a quinze millions d'années, durant l'ère tertiaire, les terres sont recouvertes par la mer du miocène, qui s'arrête au pied de Neffiès.
Des sédiments se déposent. Ils deviendront les roches qui composent une grande partie de la commune. A la base se trouvent des marnes bleues qui jaunissent en surface. Elles peuvent contenir des dents de requins et des bivalves fossiles. Elles affleurent au pied de Loupio. Au dessus apparaît la molasse marno-sableuse entrecoupée de bancs épais de calcaire coquiller. On y trouve en particulier Ostréa crassissima, une huître oblongue de grande taille.
Lorsque la mer se retire, elle laisse la place à des étangs saumâtres qui se transforment peu à peu en lacs d'eau douce. Les dépôts correspondants sont des calcaires laguno-lacustres blanchâtres. Ils forment le socle sur lequel s'est bâti le village. Ce socle se termine en une corniche qui va de la bordure nord du Ségala à Loupio en passant par le Moulin à Vent. On retrouve ce niveau à Sallèles et aux Champs Blancs.
Le Pliocène nous a laissé des argiles rouges du Mas d'Aubagnac au chemin de Belles-Eaux, tandis que de ce chemin à Aigues-Vives s'étale un massif d'alluvions fluviatiles de l'ère quaternaire.
Une intense activité volcanique caractérise cette dernière période. A partir de 1,8 millions d'années, une série de volcans, alignés de l'Aubrac jusqu'à Agde entrent en activité.
L'un d'eux, le massif des Baumes (ou Trou des Fées), au nord du village, donne naissance à une énorme coulée de laves basaltiques de 10 kilomètres de long. A CAUX, elle s'allonge de Peyreficade à Lavade en passant par l'Étang. Les éruptions ont aussi formé les collines du Claou de Pachou et de la carrière des Esclots. Les coulées se sont infiltrées dans les bas-fonds, mais l'érosion ultérieure à inversé le relief. Cette érosion continue sous nos yeux et se manifeste par l'alluvionnement des bassins de la Peyne et de la Prairie.
Quoique faisant partie du bassin de l'Hérault, CAUX n'est pas uniquement un village de plaine.
Certes, de vastes tènements offrent de belles étendues occupées par les alignements luxuriants de la vigne, mais partout, des accidents de terrain viennent rompre la monotonie.
Au sud, les bois du Parc et de Maro, surprennent par leur étendue.
A l'Est, les croupes de Lavade, du Causse et de l'Étang, s'étendent jusqu'au menhir de Peyreficade. L'yeuse y dissimule, sous sa coupole, l'asperge sauvage tandis que le mouton paît (pour combien de temps encore ?) les tapis d'herbe rase.
Au nord, les collines basaltiques du Claou de Pachou et de la Carrière des Esclots cachent dans des bois de chênes verts où l'aspergière et la salsepareille s'entrelacent en fourrés épineux, les traces d'un mode de vie aujourd'hui disparu : Capitelles et enceintes de pierres sèches.
La colline du Moulin à Vent, Lou Pioch d'Empal, Loupio, jalonnent un itinéraire qui conduit dans un havre de paix et de verdure : le Monastère de Mougères. Là, on rejoint la vallée de la Peyne qui cerne la commune au Sud. De belles exploitations viticoles profitent de ses alluvions.
D'autres ruisseaux, Bayèle, la Prairie, Régagnade qui changent de nom en traversant la route, ont aussi enrichi les terres sur leur passage.
Citons encore le hameau de Sallèles sur son éminence.
Ces paysages variés, où la culture de la vigne est reine, offrent des compositions aux larges perspectives harmonieuses qui sauront réjouir aussi bien le marcheur que le poète, le botaniste que le géologue.
Des vins de "Pays de Caux" amples et généreux voient le jour dans des caves de divers domaines. Des festivités sont organisées pour le célébrer :
La vie économique de CAUX est liée en grande partie à l'agriculture. La vigne est la culture principale. Du commerce des vins dépend la prospérité de la localité, comme de la majorité des villages de l'Hérault. L'histoire de la vigne et du vin à CAUX est donc liée à l'histoire de cette culture en Languedoc.
1172 : L'église de CAUX est citée dans le Livre Noir.
1271 : CAUX est définitivement rattaché à la couronne royale avec le Languedoc comme en témoigne la porte des remparts.
13ème siècle : Agrandissement de l'église.
1327 : Grande peste. Il ne reste que 6 habitants.
14ème siècle : Le clocher est érigé, ainsi que les chapelles.
Pendant la guerre de cent ans, les habitants sont bien protégés par leurs remparts. Mais en 1579, les huguenots, prennent le village par ruse. Ils le pillent, le saccagent. Le château est dévasté.
1677 : Le château est abattu.
17ème siècle : Le village s'agrandit hors des murs.
1717 : La route de PÉZENAS par le Parc est ouverte aux Caussinards.
1875 : Le chemin de fer passe à CAUX. Les gares de voyageurs et de marchandises facilitent le négoce des vins.
1909 : Electrification du village.
1910 : Installation du téléphone.
De 1950 à 1958 : Installation de l'eau courante et de l'assainissement collectif.
En 2000 : Le gaz de ville arrive à CAUX.
On a coutume de faire naître la vigne dans le Caucase méridional, à peu près là où l'arche de Noë (vigneron célèbre) se serait échouée à la fin du Déluge. Mais la vigne poussait déjà en Europe Occidentale, à la fin du Miocène, période géologique largement représentée sur notre territoire. "Vitus véniféra" poussait donc à l'état sauvage sur notre territoire, à CAUX, il y a quinze millions d'années.
Ce sont des grecs qui, vers le Vème siècle avant Jésus-Christ, ont implanté autour d'Agde, les premières vignes à vocation commerciale. Les Grecs ont inventé l'art de les cultiver : taille, choix des lieux d'implantation.
Au 1er siècle avant J-C, les Romains prennent la relève. Ils créent autour de NARBONNE et BÉZIERS un important vignoble exploité par les colons romains puis par les indigènes à qui un centurion démobilisé sert de prête-nom. A CAUX, le site de Mougères devient villa romane ; un atelier et un four de potier, des moules et des débris d'amphores prouvent que la vigne y était cultivée et le vin commercialisé. Le "Camp Farrat" reliait Mougères à la voie Domitienne toute proche.
La chaleur et la luminosité du Languedoc qui assurent une récolte régulière expliquent le succès de cette culture. Succès tel que, en 92, l'Empereur Dioclétien est obligé de prendre des mesures afin que la viticulture reste cantonnée sur les terres impropres à produire du blé !
La fin de la paix romaine, les invasions des Wisigoths, des Francs, des Arabes vont ruiner les échanges commerciaux. Pendant quatre siècles, la viticulture perd de son importance.
A partir du VIIIème siècle, sous la dynastie carolingienne, les moines, bénédictins d'abord, cisterciens plus tard, relancent la culture de la vigne sauvegardant les pratiques vigneronnes romanes. Vers l'an 800 Nempius fonde le vignoble de CABRIERES (à 8 kms d'ici). En 980, l'abbaye de Saint Sauveur est créée à Lodève. CAUX, qui dépend alors du diocèse de Lodève ne peut que bénéficier des conseils des moines.
♦ Dom BEDOS de CELLES, illustre facteur d'orgues dont les traités sont toujours réédités 300 ans après sa mort.
♦ Jean-Jacques CAUSSE, courageux général d'empire.
♦ L'Urbaniste GRIMAUD de CAUX
♦ Le bandit POMAREDES, de triste renommée.
Pendant dix siècles, la vigne va se maintenir sur les terres impropres à la culture du blé : à Mougères, Notre Dame de Mougères, la Lande, Régagnade, Saint-Martin de Tibéro. Le compoix de 1615 nous apprend que tel riche propriétaire qui possède 31 parcelles n'a qu'une vigne mais tout villageois a au moins une pièce de terre, presque toujours plantée en vigne.
Jusqu'au XIXème siècle, le vigneron produit du vin surtout pour sa consommation familiale. Ce vin doit être de qualité supérieure car le rendement est faible (20 hectolitres à l'hectare) et les cépages de valeur : Clairette, Muscat pour le blanc, Cinsaut, Oeillade, Alicante, Mourvèdre pour le rouge.
Le XIXème siècle va bouleverser dix siècles de coutumes bien établies. La demande croissante des cités industrielles, en eau de vie et en vin courant, le développement du chemin de fer qui diminue les frais de transport favorisent la création d'un vignoble de masse. En dépit d'un grave fléau, le phylloxéra vers 1870 et malgré la crise de 1907, la vigne s'étend. Au début du XXème siècle, blé, chanvre, fourrage, oliviers sont abandonnés au profit d'une seule production à des fins commerciales : le vin.
Si le XIXème siècle a vu la prospérité des vignerons à l'orée de l'an 2000 les modes de vie ont changé, les goûts du consommateur aussi. La demande du vin dit "commun" s'est réduite avec la disparition du travailleur manuel. Pour plaire à sa nouvelle clientèle, le vigneron a retrouvé le vin de qualité par la sélection des cépages, l'amélioration des techniques de vinification, la rationalisation de la production.
A CAUX, vous trouverez dans les caves particulières, des vins de cépage de très haute tenue, des vins qui voyagent, des vins de garde élaborés sans artifices, à partir de raisins mûris au chaud soleil du midi : Merlot, Syrah ou Cabernet, Clairette ou Chardonnay, rosés, rouges ou blancs, pétillants ou non, floraux ou épicés ils sont dignes de figurer sur les meilleurs tables. En carafe ou en bouteille cachetée ils accompagnent un repas de l'entrée au dessert, pour la fête entre amis comme pour la réception la plus raffinée.
Dans notre village le vin a conservé son caractère sacré, son rôle convivial. Les fêtes, de la bénédiction du vin nouveau à la farandole des vins en sont le témoignage.